Le 18 juin 2025, la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis a approuvé l'injection révolutionnaire de lénacapavir de Gilead Sciences, administrée deux fois par an, pour la prévention du VIH.
Ce médicament, commercialisé sous le nom de Yeztugo, représente la première et la seule option de prévention du VIH avec une fréquence d'administration aussi faible, ce qui en fait une étape majeure dans la lutte contre le virus responsable du sida. Les essais cliniques ont démontré une efficacité proche de 100%, ce qui a conduit les experts à comparer le Yeztugo à un "vaccin fonctionnel".
Le lénacapavir, membre de la classe des inhibiteurs de capside, agit sur plusieurs phases du cycle de vie du VIH, ce qui le distingue des autres antiviraux. Les résultats des études PURPOSE 1 et PURPOSE 2, publiés dans la prestigieuse revue The New England Journal of Medicine, ont montré que 99,9 des participants au programme % ayant reçu Yeztugo sont restés exempts d'infection par le VIH.
Par rapport à la prise de pilules quotidiennes telles que Truvada, le lénacapavir s'est avéré plus efficace et son schéma d'administration nettement plus simple. Par exemple, dans l'étude PURPOSE 1, une protection de 100% contre le VIH a été obtenue chez des femmes cisgenres. Le médicament a été nommé "percée de l'année 2024" par le magazine Science.
Yeztugo est administré par injection sous-cutanée une fois tous les six mois, ce qui minimise le fardeau de la prise quotidienne de médicaments et réduit la stigmatisation associée à la prévention du VIH. Aux États-Unis, le prix est fixé à 28 218 dollars par an (environ 655 000 livres sterling), ce qui est comparable à d'autres médicaments PrEP de marque tels que Descovy à 26 000 dollars (environ 603 000 livres sterling). C'est ce prix élevé qui soulève des inquiétudes quant à l'accessibilité financière, en particulier dans les pays à faible revenu.
Gilead Sciences promet des programmes de soutien pour les personnes non assurées et s'efforce de garantir une large couverture d'assurance aux États-Unis, où le médicament devrait être pris en charge par 90 assureurs % dans les 12 mois à venir.
Gilead a déposé des demandes dans des pays tels que l'Australie, le Brésil, le Canada et l'Afrique du Sud, et prévoit de déposer d'autres demandes dans des pays qui reconnaissent l'approbation de la FDA, tels que l'Argentine et le Mexique. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a salué l'approbation du Yeztugo et prévoit de publier des lignes directrices pour son utilisation lors de la Conférence internationale sur le sida en juillet 2025. Toutefois, les militants avertissent que le prix élevé du médicament pourrait en limiter l'accès dans les pays les plus pauvres. Andrew Hill, de l'université de Liverpool, estime que le médicament pourrait être produit et vendu pour seulement 25 dollars par an (environ 580 livres sterling), ce qui permettrait une utilisation massive.
Des experts, tels que le Dr David Ho de l'université de Columbia, qualifient le Yeztugo d'"énorme avancée" qui pourrait changer l'approche de la prévention du VIH. Cependant, certains, dont les experts de l'amfAR, soulignent la nécessité d'un vaccin pour éradiquer complètement l'épidémie. Parallèlement, Gilead étudie la possibilité d'un dosage encore moins fréquent, comme une injection annuelle, ce qui pourrait simplifier davantage l'approche de la prévention.
Il est intéressant de noter que le développement du médicament a été mené par le scientifique tchèque Tomáš Cihlář, qui dirige l'équipe de Gilead Sciences spécialisée dans la recherche sur le VIH. Ses travaux ont contribué au fait que le Yeztugo pourrait réécrire les règles de la prévention du VIH.
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